Nos conseils de pro pour bien arroser son potager
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 16 Juin 2023, 07:57
L’arrosage fait partie des gestes d’entretien les plus essentiels au potager, puisque les plantes potagères ont nécessairement besoin d’eau pour se développer et fructifier. Pour autant, arroser de façon réfléchie est aujourd’hui une nécessité, face aux sécheresses et aux restrictions d’eau de plus en plus fréquentes. Travail du sol, fréquence d’arrosage, paillage… Voici 8 conseils de pro pour bien arroser son potager.
Sommaire
- Favoriser l’infiltration de l’eau d’arrosage en travaillant le sol
- Arroser le potager tôt le matin
- Arroser moins souvent, mais plus abondamment
- Adapter ses arrosages à ses plantes potagères
- Utiliser de l’eau de pluie à température ambiante
- Arroser au pied des plantes sans mouiller le feuillage
- Pailler pour retenir l’humidité après l’arrosage
- Miser sur un système d’arrosage adapté à son potager
- Conclusion
Favoriser l’infiltration de l’eau d’arrosage en travaillant le sol
Bien arroser son potager commence par un travail de la terre qui doit être bien souple, afin de permettre à l’eau d’arrosage de s’infiltrer facilement dans le sol.
Un sol bien ameubli en amont de la plantation permet ainsi de limiter les phénomènes de ruissellement et d’érosion.
Utilisez donc une fourche écologique pour ameublir la terre en profondeur, avant de passer le croc pour casser les mottes et égaliser la surface du potager.
Arroser le potager tôt le matin
Arrosage du matin ou du soir, la question fait débat chez les jardiniers. Dans tous les cas, tous savent qu’il ne faut jamais arroser son potager en pleine journée, surtout en été.
En effet, arroser aux heures les plus chaudes de la journée, c’est risquer la brûlure du feuillage pour vos plantes potagères. Sans compter sur le phénomène d’évaporation quasi immédiat de l’eau d’arrosage, qui n’a pas le temps d’être absorbée par vos légumes.
Afin d’éviter à l’eau de s’évaporer, mieux vaut arroser votre potager avant 8 h le matin durant l’été. Au printemps et en automne, l’idéal reste d’arroser le matin avant 10 h, afin d’éviter d’attirer les gastéropodes nocturnes au potager et de rafraîchir encore un sol déjà bien frais.
Arroser moins souvent, mais plus abondamment
Il faut savoir que l’excès d’eau et d’humidité peut avoir des conséquences sur la qualité gustative de vos légumes. Des plantes potagères arrosées trop souvent et en trop grande quantité donneront des légumes insipides, car bien trop gorgés d’eau. Sans oublier que l’humidité excessive favorise les maladies.
Des arrosages quotidiens sont donc parfaitement inutiles, voire même contre-productifs, puisqu’ils ne préparent pas vos légumes à faire face à la sécheresse estivale.
Il est donc préférable d’arroser moins fréquemment, mais de façon généreuse à chaque fois. Un à deux arrosages abondants par semaine suffisent généralement à assurer les besoins en eau du potager en été, et jusqu’à trois par semaine si vous résidez dans le sud de l’hexagone.
Adapter ses arrosages à ses plantes potagères
Tous les légumes n’ont pas les mêmes besoins en eau. Il est donc conseillé de doser vos arrosages en fonction des plantes.
Les végétaux qui demandent le plus d’eau sont :
- les légumes-feuilles (choux, salades, blettes, céleris, artichauts…) ;
- les légumes-fruits (tomates, poivrons, aubergines, courgettes, courges, concombres…) ;
- les légumes-racines (radis, navets… )
- les pois et les fèves.
À noter : les besoins en eau des légumes sont toujours plus importants au moment de la fructification et de la croissance des tubercules.
Utiliser de l’eau de pluie à température ambiante
Notez que l’eau de pluie est la plus recommandée pour le potager. Gratuite, sans calcaire, à température ambiante… elle n’a que des avantages. N’hésitez donc pas à équiper votre jardin d’un grand récupérateur d’eau de pluie (un modèle de 1 000 litres est idéal pour un potager de 50 m²).
Par ailleurs, notez qu’il vaut mieux arroser vos plantes potagères avec une eau à température ambiante, car les végétaux sont sensibles aux chocs thermiques. Aussi, si vous utilisez l’eau d’un puits pour arroser votre potager, prenez la précaution de la pomper quelques heures avant l’arrosage, afin d’amener cette eau très fraîche à température ambiante.
Enfin, évitez ici d’utiliser l’eau du réseau public, car celle-ci est souvent trop calcaire et chlorée.
Arroser au pied des plantes sans mouiller le feuillage
Verser de l’eau directement sur les feuilles de vos plantes potagères est une pratique à bannir absolument.
- Pour commencer, arroser les feuilles ne permet pas aux plantes d’absorber l’eau dont elles ont besoin, puisque cette dernière n’arrive pas jusqu’aux racines.
- Ensuite, un feuillage mouillé favorise la prolifération des champignons parasitaires responsables de maladies cryptogamiques, comme le mildiou.
- Enfin, la réverbération des rayons du soleil à travers les gouttes d’eau provoque des brûlures sur les feuilles.
Veillez donc à toujours bien arroser au pied de vos plantes potagères, afin de limiter les éclaboussures sur le feuillage.
Pailler pour retenir l’humidité après l’arrosage
Le paillage est une méthode de culture ancestrale qui permet de retenir l’humidité dans le sol plus longtemps, ce qui permet d’espacer les arrosages sans que les plantes potagères n’en souffrent.
À cette fin, vous pouvez installer aux pieds de vos légumes une couche de :
- paille ;
- feuilles mortes ;
- résidus de tontes séchées ;
- BRF (bois raméal fragmenté) ;
- cosses de sarrasin ;
- paillettes de miscanthus ;
- lin ;
- chanvre ;
- Etc.
Si vous ne savez pas quel paillage choisir et comment l’utiliser, nous vous recommandons de lire cet article.
À noter : un binage régulier permet également de casser la croûte imperméable à la surface du sol, et ainsi de faciliter la pénétration de l’eau dans la terre. L’opération reste toutefois bien plus contraignante que le paillage.
Miser sur un système d’arrosage adapté à son potager
N’utilisez jamais un tuyau équipé d’une lance, d’un pistolet ou d’un système oscillant ou tournant pour arroser votre potager. Ces systèmes mouillent systématiquement le feuillage des plantes et ils consomment beaucoup trop d’eau.
D’autres options leur sont préférables, telles que :
- l’arrosoir à goulot, qui peut être équipé d’une pomme pour l’arrosage des semis ;
- le tuyau perforé ou microporeux, qui permet à l’eau de suinter lentement ;
- les oyas ou ollas, des jarres en terre cuite poreuse qui irriguent le sol en profondeur par capillarité ;
- et le système du goutte-à-goutte, qui a toutefois l’inconvénient de provoquer un développement superficiel des racines des végétaux qui ne s’étendent pas suffisamment en profondeur.
Conclusion
En résumé, pour bien arroser son potager, nous vous conseillons :
- d’ameublir le sol avant la plantation, pour une meilleure infiltration de l’eau d’arrosage dans la terre ;
- d’arroser tôt le matin, afin d’éviter les heures les plus chaudes de la journée ;
- d’arroser moins fréquemment (une à deux fois par semaine), mais plus abondamment à chaque fois ;
- d’adapter vos arrosages aux besoins spécifiques de vos plantes potagères ;
- d’utiliser de l’eau de pluie à température ambiante ;
- d’arroser au pied de vos plantes en évitant de mouiller leurs feuilles ;
- de pailler le sol autour de vos légumes, afin de retenir l’humidité après l’arrosage ;
- d’utiliser un système d’arrosage adapté à vos plantations et à la configuration de votre potager.
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.