Culture de la patate douce : plantation et récolte au potager

Même si la patate douce est originaire d’Amérique du Sud et des régions tropicales, il reste possible de la cultiver dans les régions de France les plus chaudes ou sous serre. Avec un peu de chaleur, du soleil et beaucoup de place, la culture de cette plante est même plutôt facile. Sa chair colorée, douce et sucrée permet de la déguster dans des préparations salées comme sucrées. 

Les différentes variétés de patate douce

Il existe de nombreuses variétés de patate douce. La plupart sont ornementales et on les cultive pour leur feuillage, leurs tiges volubiles grimpantes et leurs fleurs colorées qui ressemblent à celles du liseron. Les tiges, rampantes ou grimpantes, peuvent atteindre 5 mètres de longueur. Il existe une multitude d’Ipomoea batatas.

Les variétés ornementales

La ‘Blacky’ offre un magnifique feuillage presque noir. La ‘Pink Frost’ est une variété naine aux feuilles vertes, crèmes et roses. L’ipomée géante vous offrira de grandes fleurs bleues tandis que la ‘Purpurea’ a des fleurs violettes. Enfin, l’ipomée blanche a la particularité de fleurir la nuit. On l’appelle aussi la “fleur de lune”. 

Les variétés comestibles

La ‘Beauregard’ est la variété la plus courante. Sa chair est orange et son cycle dure 180 jours en moyenne. La ‘3 mois peau blanche’ offre une chair blanche et une peau jaune clair. Elle est adaptée aux régions plus fraîches car son cycle est court : on la récolte après 105 à 120 jours. C’est aussi le cas de la ‘Peau-rouge Mégélé’ à la chair rouge marbrée. La ‘Cari carotte’ (aux tubercules orangés) peut être cultivée en toute saison.

Comment semer et planter de la patate douce au potager ?

On ne sème pas les patates douces, mais, comme pour les pommes de terre, on fait germer les tubercules. Ils ont besoin d’une température de 20 à 25 °C et de lumière. Pour augmenter la chaleur du sol, couvrez-le avec un plastique dans les régions les plus froides. Un paillage permettra également de conserver la chaleur du sol au printemps et la fraîcheur en été. Enfin, la culture sous serre chauffée, au moins pour le démarrage, est une bonne option, notamment dans le nord de la France. 

Choisissez vos tubercules en épicerie bio pour éviter les traitements anti-germinatifs. Vous pourrez planter directement vos tubercules en pleine terre. Une autre option consiste à les découper dans le sens de la longueur sur 1 cm d’épaisseur. Le contact du terreau sur la chair active la germination. Enfin, la patate douce germe aussi dans l’eau. Planter trois cures dents pour maintenir le tubercule afin que seul ¼ de la patate douce, du côté de la partie pointue, trempe dans l’eau. Changez l’eau régulièrement pour qu’elle ne croupisse pas. 4 à 6 semaines de patience sont nécessaires avant de les voir germer.

Lorsqu’ils ont germé, planter les tubercules en surface leur sera favorable car ils bénéficieront davantage de la chaleur qu’en profondeur. 

On peut aussi multiplier les plants par bouturage. En avril, séparez une jeune pousse ainsi que ses racines d’un tubercule principal et plantez-la dans un autre endroit. 

Ces plantes ont besoin de place. Il faut compter environ 2 m² pour 3 tubercules. Espacez les rangs de 70 cm et les pieds de 30 cm. 

La patate douce apprécie les sols frais, profonds, riches en humus et les expositions ensoleillées. Un apport de compost avant la plantation permettra de préparer le sol. 

Entretien et récolte de la patate douce

Certaines variétés de patate douce ont été sélectionnées pour s’adapter au climat français. Les cycles sont courts puisque les tubercules pourront être récoltés 105 à 150 jours après la plantation. 

La patate douce a besoin d’eau. Elle ne supporte pas la sécheresse. Un paillage vous permettra de réduire la fréquence des arrosages et de conserver la fraîcheur de la terre. Par ailleurs, il limitera la prolifération des mauvaises herbes. 

Lorsque le feuillage commence à jaunir (en septembre-octobre), vous pouvez récolter vos tubercules. Coupez une partie du feuillage pour faciliter l’arrachage. Vous pouvez aussi vous aider d’une fourche bêche, en prenant soin de ne pas abîmer les patates douces. Après l’arrachage, laissez-les sécher au soleil durant quelques heures. 

Les patates douces se conservent à l’abri de la lumière et de l’humidité, comme les pommes de terre. 

N’hésitez pas à tuteurer vos plants et à installer des treillis pour réduire l’occupation de la surface au sol. Vous pourrez ainsi cultiver d’autres légumes à l’ombre de vos ipomées. 

Comme les plantes sont gélives, Récoltez tous les tubercules avant l’hiver. Ne les consommez pas tous et conservez-en pour les faire germer et les replanter l’année suivante. 

Les maladies et nuisibles de la patate douce

Cette plante est plutôt résistante lorsqu’elle est cultivée en extérieur. Sous serre, elle pourra être attaquée par des acariens. Quelques maladies fongiques peuvent aussi la toucher. 

Les maladies fongiques

La rouille et l’oïdium sont les principales maladies fongiques qui peuvent toucher les patates douces. Toutefois, les attaques sont rares. Un purin d’orties ou une décoction de prêles pourront être utilisés en prévention et en traitement curatif en cas d’attaque. Si des feuilles sont vraiment touchées, coupez-les et brûlez-les pour limiter les risques de propagation des spores. 

Les acariens

Les acariens apparaissent surtout sous serre, lorsque l’atmosphère est sèche. Le symptôme est une décoloration du feuillage. Dans ce cas, il vous faudra doucher les plants. 

Quels sont les bienfaits nutritionnels de la patate douce ?

En frites de patate douce, purées, gratins ou dans des gâteaux, la patate douce se cuisine de multiples façons. La patate douce est riche en fibres. Son indice glycémique est bas ce qui est intéressant dans le cas d’un régime. Elle est aussi riche en vitamines A, B6, B9 et C. Elle contient du cuivre et du manganèse. 

Indice glycémique intéressant

L’indice glycémique d’un aliment correspond à la vitesse de pénétration des glucides (le sucre) dans le sang. Lorsque l’indice glycémique est bas, la digestion des glucides est plus lente, ce qui permet un apport d’énergie sur un plus long terme. Par ailleurs, les glucides pénètrent moins rapidement dans le sang, ce qui évite les pics de glycémie et permet de mieux contrôler la sécrétion d’insuline. L’indice glycémique de la patate douce est de 70 alors que celui de la pomme de terre varie de 80 à 110. Un indice glycémique bas est aussi favorable dans le cadre d’un régime. 

Source de fibres

Les fibres régulent le transit intestinal. Elles favorisent aussi la satiété.

Riche en antioxydants

La patate douce est riche en vitamine C. On ne profite de cette vitamine que lorsqu’on consomme la patate douce crue (en carpaccio ou rémoulade par exemple). Elle contient aussi des caroténoïdes. Les antioxydants luttent contre les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire et permettent ainsi de réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de développer certains cancers.