Comment bien protéger son potager de la canicule et de la sécheresse ?
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 24 Fév 2023, 09:49
- 24 Fév 2023, 09:48
Les canicules sont amenées à s’intensifier dans les années à venir. Or, les températures qui grimpent à l’excès pendant plusieurs jours ne sont pas sans conséquence pour les plantes du potager. Sans intervention, la production de votre jardin peut être lourdement impactée. Certaines astuces et techniques permettent toutefois de limiter les dégâts. Voici donc comment bien protéger son potager de la canicule et de la sécheresse.
Sommaire
- Cultiver des variétés potagères résistantes à la sècheresse
- Organiser le potager en fonction de son exposition
- Faire de l’ombre pour diminuer la température au potager
- Couvrir le sol avec un paillage organique épais
- Biner les sols dépourvus de paillage
- Optimiser les arrosages grâce au goutte-à-goutte ou aux ollas
- Arroser en dehors des heures les plus chaudes de la journée
- Utiliser des billes d’argile au potager
- Conclusion
Cultiver des variétés potagères résistantes à la sècheresse
Protéger son potager de la canicule et de la sécheresse, c’est d’abord opter pour des variétés de plantes potagères qui résistent mieux aux conditions de chaleur extrême.
Quelques exemples :
- le poireau perpétuel ;
- l’ail ;
- l’oignon ;
- le topinambour ;
- les carottes ;
- la salade batavia ;
- la betterave rouge ;
- la pomme de terre vitelotte noire ;
- les hélianthis ;
- l’oca du Pérou ;
- le persil tubéreux ;
- la capucine tubéreuse ;
- le chervis ;
- les lentilles ;
- les pois et pois chiche.
ASTUCE : il est inutile de démarrer des semis de graines de laitues, de radis ou encore de navets en cas de forte chaleur. En effet, celles-ci germent très mal, et même parfois pas du tout dans ces conditions.
Les légumes considérés comme des gros consommateurs d’eau (tomate, courgettes, aubergines…) ne sont pas nécessairement à exclure du potager. En effet, il est intéressant de noter que certaines variétés et hybrides offrent une meilleure résistance à la chaleur, notamment permise par un système racinaire plus développé.
Par ailleurs, les techniques exposées ci-dessous vous aideront à limiter et à optimiser vos apports en eau au potager.
Organiser le potager en fonction de son exposition
Toutes les plantes potagères ne profitent pas de la même résistance à la chaleur et au soleil. Aussi, prenez toujours le temps de préparer un plan de votre potager afin de l’organiser. Cela vous permet de respecter les principes d’association et de rotation des cultures. Créez un plan qui prend également en compte les différentes zones d’ensoleillement (plein soleil, ombre et mi-ombre).
- Plantez les légumes ayant le plus besoin de lumière en situation de plein soleil.
- Installez vos légumes sensibles aux rayons ardents dans les zones qui sont mi-ombragées durant les heures les plus chaudes du jour.
Faire de l’ombre pour diminuer la température au potager
Lorsqu’elle s’installe, la canicule peut être préjudiciable même pour les plantes potagères amatrices de plein soleil. En conditions extrêmes, vous devrez donc apporter de l’ombre à votre potager afin de faire baisser les températures et de réduire l’évaporation du sol.
Même si votre potager est inondé de soleil, il existe différentes solutions qui vous permettront de lui apporter de l’ombre :
- Plantez des végétaux qui se développent en hauteur (maïs, tournesols, topinambours, cosmos…) à proximité de votre potager. Leur végétation dominera ainsi vos autres plantations, leur apportant une ombre salvatrice.
- Achetez des voiles d’ombrage ou des ombrières en jardinerie et placez-les de façon à protéger votre potager de la lumière ardente de l’après-midi. Notez qu’il est tout à fait possible de créer ses propres ombrières avec de la toile de jute fixée sur du grillage à poules.
- Installez un haut paravent en bois dans le potager de façon à apporter de l’ombre à une partie de la parcelle.
- Placez des cagettes retournées au-dessus des légumes bas et sensibles à la chaleur aux heures les plus chaudes de la journée.
Couvrir le sol avec un paillage organique épais
Le paillage est une méthode ancestrale de culture qui, étalé en couche épaisse autour des plantes du potager, permet de protéger les plantes des effets de la sécheresse.
En effet, un paillis organique d’une épaisseur comprise entre 10 et 20 cm permet de protéger le sol des rayons brûlants du soleil. Par extension, il limite le phénomène d’évaporation de la terre, ce qui permet de la garder humide plus longtemps et de diminuer les arrosages. Par ailleurs, en évitant à la terre de surchauffer, le paillage protège les micro-organismes présents dans le sol qui continuent ainsi d’être actifs.
Parmi les matériaux disponibles, vous pouvez utiliser comme paillis :
- de la paille ;
- des résidus de tontes préalablement séchés ;
- des branchages broyés et provenant de la taille des arbustes ;
- des paillettes de lin ;
- un paillis de chanvre ;
- découvrez toutes les sortes de paillis existantes, dont certaines sont gratuites.
ASTUCE : pensez à renouveler régulièrement votre couche de paillis, car celui-ci se décompose avec le temps.
Biner les sols dépourvus de paillage
Si pour une raison ou pour une autre vous ne paillez pas le sol de votre potager, vous remarquerez très vite la formation d’une croûte dure à la surface du sol. Celle-ci est due à l’assèchement de la terre par les rayons du soleil. Le sol durci est alors trop étanche pour laisser passer l’eau et l’air, ce qui rend vos arrosages inefficaces. L’eau ne parvenant plus à pénétrer la terre, les plantes souffrent alors encore davantage de la sécheresse.
Pour pallier le problème, biner la surface du sol de votre potager à l’aide d’une binette. L’intervention permet simultanément :
- d’aérer la terre, ce qui permet aux racines de mieux respirer ;
- et de favoriser la pénétration de l’eau d’arrosage en profondeur dans le sol.
ASTUCE : même si vous paillez votre potager, pensez à retirer cette couverture de temps à autre afin de biner le sol pour l’aérer. Une fois fait, réinstallez votre paillis végétal.
Optimiser les arrosages grâce au goutte-à-goutte ou aux ollas
En été, les usagers sont souvent contraints de respecter les restrictions d’eau de leur commune. Optimiser son système d’arrosage est donc essentiel pour protéger son potager de la canicule et de la sécheresse.
Parfaitement compatible avec le paillage, le système d’arrosage goutte-à-goutte permet de cibler le pied de vos plantes potagères, sans apporter d’eau aux adventices. Il est utilisé pour l’arrosage des tomates, des courgettes, ou encore des aubergines. L’utilisation d’un tuyau microporeux est en revanche plus indiquée pour les légumes que l’on cultive en rang, comme par exemple les haricots. Mais attention, difficilement compatible avec la rotation des cultures, ce système d’arrosage est assez coûteux, son installation est longue et il demande un certain entretien afin d’éviter que les gicleurs ne se bouchent.
L’installation d’ollas (ou oyas) au potager permet un arrosage en profondeur et au plus près des plantes et de leurs besoins. Ce système d’irrigation ancestral utilise des contenants poreux fabriqués en argile ou en céramique. Une fois remplis et refermés, ils laissent passer l’eau par capillarité. Ce système a notamment l’avantage d’éviter les chocs thermiques, puisque l’eau contenue dans les ollas est toujours à température ambiante. Par ailleurs, il permet un arrosage continu, même durant vos absences. En revanche, les ollas réduisent considérablement l’espace consacré aux cultures. Lisez cet article pour en savoir plus !
Arroser en dehors des heures les plus chaudes de la journée
On évite absolument d’arroser son potager aux heures les plus chaudes de la journée. En effet, le soleil a tôt fait de faire s’évaporer l’eau de vos arrosages. Par ailleurs, l’effet loupe des gouttes d’eau sur les feuilles risque d’y provoquer des brûlures.
Aussi, durant les périodes de canicule, préférez arroser votre jardin très tôt le matin. Le sol a alors davantage eu le temps de refroidir, ce qui limite d’autant le phénomène d’évaporation. En revanche, arroser le soir engendre une évaporation excessive, puisque le sol est encore chaud après une après-midi exposé aux températures caniculaires.
Utiliser des billes d’argile au potager
On installe généralement les billes d’argile au fond des pots, jardinières et bacs de culture afin d’assurer un bon drainage de leur substrat. Mais ces billes peuvent aussi être utilisées au potager lorsqu’il fait très chaud, cette fois dans le but de retenir l’humidité dans le sol.
Fabriqués en argile brute, malaxés et cuits, les galets d’argile sont simultanément légers et imputrescibles, et ils bénéficient d’une capacité de rétention d’eau très intéressante.
Poreuses, les billes d’argile ont la capacité d’absorber l’eau et de la restituer en séchant. Aussi, une fois installées en surface tout autour de vos pieds de tomates, courgettes, concombres, courges, ou aubergines… elles sont capables de retenir un peu plus longtemps l’eau de vos arrosages.
Conclusion
Quelques bons gestes permettent de protéger efficacement le potager de la canicule et de la sécheresse.
En résumé :
- privilégiez les plantes potagères les plus résistantes à la sècheresse ;
- organisez votre potager en fonction de ses zones d’ombre et de soleil ;
- apportez de l’ombre à vos plantes aux heures les plus chaudes avec des ombrières et des paravents ;
- couvrez le sol avec une épaisse couche de paillis organique ;
- binez régulièrement le sol pour permettre à l’eau d’y pénétrer ;
- arrosez le matin de très bonne heure ;
- optimiser votre système d’arrosage grâce au goutte-à-goutte et aux ollas
- détournez les billes d’argile afin d’utiliser leur propriété de rétention d’eau au potager.
En bonus, pensez à utiliser un récupérateur d’eau et à l’installer à proximité de votre potager afin d’arroser vos plantes avec de l’eau de pluie. Vous avez désormais toutes les clés en main pour protéger votre potager de la canicule et de la sécheresse.
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.